La contribution de Jérôme Bouchez au Musée de la Fragmentation est une sorte de carte de fragments, de traces, de documents, d’images et de croquis d’œuvres, s’étalant sur plus de quinze ans, condensée en une installation dans un espace généralement réservé à la solitude. Cet espace est transformé en un temple de flashs instantanés du quotidien, de l’horreur et des plaisirs, de la politique, de l’intimité, de pensées inachevées, d’images arrachées et de constructions. Il devient un objet-espace défonctionnalisé, un échantillon fragmenté mais néanmoins compact et autosuffisant d’une réalité brisée (fragmentée) dans le temps, et de sa nature éphémère.
Dans cette intervention chirurgicale des impressions et des terreurs du quotidien, la cagoule est à la fois un masque et un bouclier — une défense contre la visibilité de l’identité, mais aussi une membrane protectrice, une enveloppe destinée à conserver ses propres pensées-images et leur singularité, que l’on ne partage avec personne.
Les portraits encagoulés (en collaboration avec l’artiste Anna Kuznetsova) dissimulent le visage tout en créant une identité invisible et cachée — allant de la dentelle à la véritable fourrure de lapin (en collaboration avec l’artiste Victor Feres).
Le parcours du regard et de l’expérience à travers cette installation in situ a été conçu pour le Musée de la Fragmentation 2025 par Milan Atanaskovic.